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Céline

Céline, directrice d'Octopus, nous emmène acheter de l'énergie sur les marchés

Chez Octopus, on produit de l'énergie, mais on en achète aussi. Chez qui, comment, à quel prix ? Céline est spécialiste de ces questions : elle nous explique les rouages de cet étrange marché...

Salut ! Tu peux nous parler un peu de ton métier ?

Je suis directrice générale. Chez Octopus, le modèle est un peu spécifique : on est trois directeurs généraux, avec trois domaines de prédilection. Par conséquent, on se défi, on se questionne les uns les autres, et on prend finalement de meilleures décisions.

Mon domaine d'expertise, c’est la finance, la fourniture aux entreprises et collectivités, et l’achat d’énergie. Rien que sur cette dernière partie, nous sommes une équipe de trois - bientôt quatre !

Quatre personnes pour acheter l’énergie ? 

Ça peut donner l’impression d’être simple, mais c’est un sujet complexe. En fait, ça recoupe au moins trois grandes missions. 

  1. D’abord, on doit créer puis entretenir des relations sur le long terme avec un maximum de producteurs d’énergie. Mais pas n’importe lesquels. On veut des producteurs d’énergie renouvelable, qui soient engagés, et indépendants des grands groupes. On évite de travailler avec des producteurs pour qui le renouvelable serait juste un “à côté”, mais dont le gros du métier serait de faire des énergies fossiles ou nucléaires.

  2. La deuxième mission : acheter l’énergie à l’avance sur les marchés. En fait, on paye pour une énergie future, qui n’est pas encore produite. On peut payer des mois, voire des années à l’avance. Pour le producteur, c’est une forme de sécurité. Pour nous aussi ; ça nous protège des prix qui sont parfois très volatiles, et ça nous permet de garantir un tarif stable à nos clients. D’ailleurs, chez Octopus, on applique vraiment une politique de prudence, avec zéro spéculation. Dès qu’un gros client arrive, on achète à l’avance l’énergie dont il aura besoin.

  3. La troisième mission consiste à prévoir les comportements de nos clients et nos futurs clients, justement pour déterminer quelle quantité d’énergie nous devons acheter. Il faut savoir combien de clients nous aurons, de quelle manière ils consommeront, quelle sera la météo, comment les gens réagiront… Créer ces modèles, c’est très complexe. Pour anticiper l’avenir, on se tient au courant de tout ce qu’il se passe, mais on se base aussi sur nos propres données du passé, pour voir comment se comportent nos clients en général. Et puis on a des contacts directs avec les entreprises ou les collectivités, on peut leur demander s’ils prévoient de la croissance, s’ils veulent faire de la sobriété ; cela nous permet d’affiner nos prédictions.

Qui sont ces producteurs indépendants avec lesquels on travaille en France ?

Une grosse dizaine de producteurs nous fournissent actuellement. Ce sont des producteurs connus et très engagés dans le domaine des énergies vertes. En tout, ça représente une vingtaine de centrales en France - en sachant qu’une centrale, c’est tout un ensemble d’éoliennes ou de panneaux solaires. 

On travaille aussi avec des projets plus petits, notamment des agriculteurs qui déploient des panneaux solaires sur leurs exploitations.

Questions bêtes et rapides

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Un petit geste écolo dont tu es fière ?

Je suis militante. Je participe aux actions, aux manifs, notamment chez Greenpeace. 

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Si tu pouvais voyager dans le temps, dans quelle époque irais-tu ?

J’aime beaucoup l’époque actuelle. En tant que femme, dans le passé, j’aurais pas été plus heureuse ! Alors j’aurais tendance à aller dans le futur, en étant optimiste. 

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Est-ce que tu chantes sous la douche - et si oui, quelle chanson ?

Oui ! Des trucs des années 1990, 2000… Genre Natalie Imbruglia.

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Si tu pouvais être l’amie  d’un personnage de fiction, tu choisirais qui ?

Je suis une énorme fan de Star Wars, époque Georges Luka. Je voudrais être l’amie de Princesse Leia ! C’est le modèle avec qui j’ai grandi, l’une des rares femmes fortes et politiques au cinéma. Ce côté déterminée, courageuse… 

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Si tu devais manger un insecte, ce serait lequel ?

Un criquet. J’ai déjà goûté, ça passe. Je n’aime pas trop les consistances moyennes, ni liquides, ni solides. Je ne pourrais pas manger de vers de terre.

Où en est-on de la crise énergétique ?

On a vu cette crise arriver avant le grand public. Les prix explosaient depuis octobre 2021, à cause de problèmes d’approvisionnement liés au gaz russe. La guerre a seulement mis ça en lumière. 

Nous sommes fortement dépendants du gaz russe, et ce pays n’est pas forcément un allié politique. C’est souvent le cas d’ailleurs. Les hydrocarbures, les mines d’uranium, se trouvent dans des pays avec lesquels on a pas la meilleure entente. De ce point de vue, les énergies vertes présentent un gros avantage car elles sont indépendantes de la géopolitique. 

Aujourd’hui la crise paraît terminée. Les prix se sont stabilisés sur un plateau élevé. Mais l’avenir est incertain. Il peut y avoir une deuxième crise dès demain. 

D’ailleurs, pourquoi le prix du gaz influence celui de l’électricité ?

La centrale à gaz, c’est la dernière centrale que tu mets en marche, donc c’est celle qui va le plus impacter les prix. En France, le nucléaire et l’hydroélectrique fonctionnent tout le temps. C’est la base. Quand on a un pic de demande, on peut activer les éoliennes et l’énergie solaire. Si la demande n’est toujours pas satisfaite, ce qui reste au final, c’est la centrale à gaz. Du coup, on est très dépendant. Si les prix du gaz sont élevés, ça se répercute sur toute la chaîne, car tout le monde s’aligne sur le dernier maillon.

Imagine. Je prends un exemple : je veux acheter des billes à trois enfants. Le premier vend sa bille 1€, le deuxième 2€, le troisième 3€. Si j’ai besoin d’une bille, je paierai seulement la première 1€. Mais si j’ai absolument besoin des 3 billes, les enfants vont avoir tendance à s’aligner sur le prix le plus élevé - je risque de payer pas loin de 9€ !

Chez Octopus, nous sommes fournisseurs… Mais aussi producteurs, via la branche Octopus Generation. Comment est-ce qu'on travaille ensemble ?

Chez Octopus Generation, ils investissent largement dans tout ce qui est bon pour la transition écologique : les parcs d’énergie renouvelable, les entreprises de producteurs, les pompes à chaleur… On travaille étroitement avec eux. C’est génial d’être sur l'entièreté de la chaîne, d’investir dans des centrales ancrées dans les territoires, et de pouvoir acheter l’énergie de ces centrales. 

Pour autant, on garde notre indépendance, car on a choisi de séparer la production de la fourniture. Ce sont des métiers différents. Il y a des producteurs avec lesquels on travaille depuis des années, dans la confiance, et cette relation, on veut la garder.

C’est une spécificité d’Octopus : on est l’un des rares fournisseurs faisant des achats directs aux producteurs. La plupart des fournisseurs achètent leur énergie sur les marchés et n’ont pas de liens directs avec les producteurs, mais l’achat direct, ça permet de mieux rémunérer le producteur et d’offrir plus de transparence à nos clients.

Céline, et les trois autres directeurs d'Octopus Energy France. Dans l'ordre : Lancelot, Vincent et Joanny.

Céline et les trois autres directeurs d'Octopus Energy France. Dans l'ordre : Lancelot, Vincent et Joanny.

Quelles sont les ambitions d’Octopus Energy France, pour la partie achat-fourniture ? 

On veut continuer d’acheter l’énergie long terme sur des prix fixés à l’avance. Grâce à ce système, on voudrait le plus vite possible que 50% de la consommation de nos clients viennent de centrales sorties de terre grâce à nous, et sans subvention.

Comment tu peux dire d’une centrale : “celle-là, elle est sortie de terre grâce à nous” ?

Quand une centrale n’est pas subventionnée, le constructeur a besoin d'une banque ou d'un investisseur… Pour convaincre, il faut être soutenu par un fournisseur comme Octopus qui promet d’acheter l’énergie sur une longue durée et à un bon prix. Avec ce genre de garanties, le projet pourra se faire financer !

Sur une touche plus personnelle : qu’est ce qui te plait, dans le fait de travailler chez Octopus ?

Si j’ai un seul truc à dire… Je dirais : la bienveillance, et le plaisir qu’on a de travailler ensemble. Je n’ai jamais vu ça ailleurs. Les gens sont agréables, ils communiquent, ils cherchent toujours des solutions. Il n’y a pas de combats d’ego, d’intérêts personnels… Tout le monde va dans le même sens, et moi, j’ai envie d’aller travailler tous les matins !

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 29 mars 2023

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