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Pollution numérique : comment la réduire ?

Numériser. Digitaliser. Virtualiser. Tel est le crédo de la nouvelle génération, qui croit avoir trouvé là le moyen de réduire l’impact écologique de nos sociétés… Après tout, comment une simple suite de 0 et de 1 pourrait avoir le moindre effet sur l’environnement ? Mais ce basculement, du matériel à l’immatériel, s’accompagne de paradoxes. D’abord, comme tout est plus facilement accessible, la consommation de biens (immatériels) augmente ; c’est une illustration du fameux effet rebond, bien connu des économistes. Par exemple, si nos parents louaient une VHS de temps en temps, nous autres jeunes urbains pouvons passer des dimanches entiers à regarder des films en streaming. Par ailleurs, notre consommation n’est jamais entièrement virtuelle : elle passe par des appareils et des réseaux bien réels, qui sont très consommateurs de matériaux rares et d’énergie… Aujourd’hui, le numérique représente 10 % de la consommation mondiale d’électricité et génère plus de 4 % des gaz à effet de serre ; c’est plus que l’ensemble du trafic aérien ! Mais n’éteignez pas votre ordinateur tout de suite. Car dans cet article, nous vous expliquerons aussi comment minimiser votre impact en pollution numérique en utilisant plus intelligemment vos appareils. Ce serait dommage de passer à côté de cette info, non ?

Pollution numérique : à tous les niveaux

La pollution numérique est un concept assez large. Pour comprendre l’ampleur du problème, nous devons aborder tous ses aspects, et tout le cycle de vie des produits concernés.

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La fabrication des appareils et des infrastructures

La fabrication de nos appareils électroniques est une véritable usine à gaz : il faut extraire des minerais (dans des pays peu démocratiques et souvent gangrenés par la guerre civile), les assembler, les exporter partout dans le monde… Finalement, avant même d’être allumé pour la première fois, un téléviseur “coûte” environ 350 kilos de CO2 ; Greenpeace nous rappelle que cela représente un Paris-Nice aller-retour en avion ! Et plus les appareils sont miniaturisés, plus ils sont complexes, plus leur fabrication coûte en énergie. De nos jours, un smartphone consomme autant d’énergie lors de sa fabrication que s’il était utilisé tous les jours pendant dix ans – d’ailleurs, soit-dit en passant, personne ne garde son téléphone dix ans…

Ce n’est pas tout. Nos appareils sont connectés à l’Internet. Mais Internet n’est pas une sorte de cyberespace immatériel et flottant tout autour de nous… Internet, c’est avant tout quelque chose de palpable : un gigantesque réseau de câbles qui saucissonne la planète de part en part. Ils sont partout, sous terre, sous les océans… Le plus long relie le Japon et les États-Unis ; il mesure 9000 kilomètres. Des câbles de ce genre continuent d’être posés très régulièrement. Google vient même de brancher le sien, baptisé “Dunant”, sur une plage de Normandie – ce sont 6600 kilomètres d’acier, d’aluminium, de plastique et de fibre optique supplémentaire au fond des mers…

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Pollution numérique & fonctionnement du réseau Internet

Tous ces câbles font circuler de l’information. Celle-ci se mesure maintenant en Térabits. Mais là encore, ces termes sont trompeurs. “L’information” nous évoque une chose immatérielle. Mais en réalité, ces câbles ne transportent qu’une seule chose : de l’électricité. Beaucoup d’électricité. Si bien qu’aujourd’hui, l’Internet consomme 70 milliards de kilowatt par jour… C’est-à-dire que si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur mondial, derrière la Chine et les États-Unis.

Certains diront peut-être que tout cela sera bientôt de l’histoire ancienne. Que nous passerons à la 5G. Problème : pour faire fonctionner ces grosses antennes, il faut encore des quantités déraisonnables d’électricité… Sachant que la consommation d’une antenne 5G représente en moyenne 300 % voire 350 % d’une antenne 4G, qui elle-même consommait déjà plus que la fibre, l’ADSL et les lignes fixes réunies.

De plus, la 5G s’accompagnera nécessairement de nouvelles technologies, de nouveaux téléphones flambants neufs – ainsi nous observons, une fois de plus, le pervers “effet rebond” dans ses œuvres…

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Gaspillage et recyclage

La plupart de nos appareils sont difficiles à recycler : beaucoup de composants sont très petits, et plutôt difficiles à récupérer… D’autant que la plupart des consommateurs ne pensent pas forcément à recycler leurs appareils – majoritairement, ils préfèrent les garder “en cas de besoin”. Pour les smartphones, par exemple, le taux de recyclage en France, n’est que de 15 %… Et ce n’est pas tout ! Car même les filières européennes de recyclage ont la fâcheuse tendance à “perdre” la majorité des produits… Finalement, ces derniers se retrouvent illégalement en Inde, en Chine ou en Afrique, dans de gigantesques décharges électroniques à ciel ouvert.

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Comment lutter contre la pollution numérique ?

Bon. Nous venons de brosser un tableau plutôt déprimant de la situation. Maintenant, place aux bonnes nouvelles ! Car la situation n’est pas entièrement désespérée. Vous pouvez même agir, concrètement, dès maintenant, pour diminuer la pollution digitale de votre foyer

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Surveiller sa consommation numérique

Pas le choix. Tous les experts s’accordent pour le dire : pour que l’avenir demeure vivable, nous devrons tous baisser notre consommation d’énergie. La frugalité n’est pas un choix ; c’est une nécessité. D’ailleurs, à ce sujet, nous avons rédigé tout un article plein de conseils : Comment réduire la consommation énergétique d’une maison familiale ?

Mais pour le numérique alors, on fait comment ? Eh bien c’est simple. D’abord, on évite les vidéos en streaming, qui représentent 60 % du flux de données sur Internet. Pour voir un film ou une série, on privilégie le téléchargement, et les versions basse définition (vous verrez, c’est largement suffisant dans la plupart des cas). Ensuite, on évite la 4G le plus possible (connectez-vous au wifi dès que possible) ; surtout, on fait un effort dans les transports pour ne pas regarder de vidéo sur son téléphone ! Enfin, méfiez-vous des services de Cloud et supprimez régulièrement vos e-mails déjà lus (car le stockage, c’est de l’énergie, en continu).

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Pollution numérique : non à l’obsolescence programmée

S’il faut utiliser nos appareils de manière raisonnable, il faut aussi éviter d’en acheter trop. Ne pas céder aux sirènes de la mode qui nous intiment de changer notre téléphone tous les ans… Saviez-vous que 47 % des gaz à effet de serre générés par le numérique sont dus aux équipements des consommateurs ? Du coup, moins d’équipement, moins de pollution. Le calcul est imparable.

Gardez donc vos appareils le plus longtemps possible. Ne sautez pas sur les dernières tendances, et surtout pas sur les objets connectés. Si votre téléphone tombe en panne, faites le réparer plutôt que de le changer. Et si vous devez acheter de nouveaux produits, pourquoi ne pas regarder en priorité les boutiques d’occasion ?

Nous l’avons vu : il est possible de minimiser l’impact de notre consommation numérique. Mais il faut aussi mener, plus globalement, le combat de la transition énergétique. Car le jour où les GAFA, les serveurs et les ordinateurs seront alimentés par des énergies renouvelables, une grosse partie du travail sera déjà faite !

D’ailleurs, vous-même pouvez encourager cette transition dès aujourd’hui en choisissant un fournisseur d’énergie renouvelable. Aujourd’hui, et depuis 2008, choisir son fournisseur d’électricité relève de la décision personnelle. Profitons-en : c’est gratuit et sans contrainte !

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 23 septembre 2020

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